22 mars 2023 : Sortie en France du livre Les couturières d’Auschwitz alors que la dernière de ces couturières est décédée il y a deux ans
Présentation de l’éditeur
Comment des jeunes femmes en majorité juives et slovaques survécurent à Auschwitz en y travaillant dans l’atelier de haute couture créé à l’été 1943 par Edwig Höss, l’épouse du commandant du camp, pour ses propres besoins et ceux d’autres femmes de SS (y compris dans l’élite berlinoise). Un témoignage d’autant plus saisissant qu’il mêle l’enfer concentrationnaire à l’existence dorée des geôliers, sous la plume d’une historienne de la mode. Et une enquête sur la façon dont l’aryanisation économique déstabilisa le secteur textile, pas seulement en Allemagne, et dont la récupération des affaires de déportés devint une véritable industrie de reconditionnement, au point qu’une vingtaine de trains remplis d’effets personnels repartaient quotidiennement d’Auschwitz.
Texte de la Quatrième de couverture
Un atelier de haute couture à Auschwitz ? L’idée choque, et pourtant la réalité dépasse la fiction. Ayant découvert que l’épouse du commandant du camp, Hedwig Höss, y avait créé un tel « salon » pour ses propres besoins et ceux d’autres femmes de SS, Lucy Adlington a remonté le fil du temps : elle a mené une longue enquête et recueilli le témoignage de Bracha Berkovic, l’une des détenues en majorité juives et slovaques qui avaient travaillé là.
La plupart de ces couturières, déjà modistes de profession, furent d’abord affectées au tri des affaires de déportés en vue de leur reconditionnement, car une vingtaine de trains remplis d’effets personnels repartaient chaque jour d’Auschwitz. Avant cela, les nazis avaient bouleversé le secteur textile, en Allemagne et ailleurs, par l’aryanisation des entreprises juives et l’emploi d’esclaves au service de marques comme Hugo Boss et C&A.
Les héroïnes de cette incroyable histoire durent se dépouiller elles aussi de leurs vêtements et de leur identité en arrivant au camp, mais elles conservèrent tout leur talent de couturière pour survivre.
La dernière survivante de « l’équipe de confection » du camp d’Auschwitz s’est éteinte des suites de la COVID-19 en mars 2021, quelques mois avant la sortie du livre consacré à l’expérience de ces femmes.
Dans l’introduction du livre, Lucy Adlington raconte :
« Comment pouvions-nous y croire ? » Ce sont les premiers mots que m’adresse Mme Kohút après m’avoir accueillie chez elle, tandis que sa famille se presse autour de moi. Je
découvre cette petite femme joyeuse, vêtue d’un pantalon chic et d’un chemisier, un collier de perles autour du cou. Ses cheveux courts sont blancs, son rouge à lèvres est rose. C’est pour elle que j’ai traversé une partie de la planète en avion, du nord de l’Angleterre jusqu’à San Francisco, afin de rejoindre sa modeste maison perchée dans les collines.
Au moment où nous nous serrons la main, l’Histoire se confond avec l’instant présent : elle n’est plus seulement constituée d’archives, de piles de livres, de dessins de mode et de tissus souples – autant de sources que j’utilise habituellement pour donner des conférences ou écrire. Aujourd’hui, je fais connaissance avec une femme qui a survécu à un lieu et à une époque synonymes d’horreur.
L’article du Times of Israël lors du décès de Berta Kohut >>