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Les Justes du Loir-et-Cher

Définition

L’appellation de Juste parmi les Nations adoptée par l’État d’Israël, selon une loi de 1953, désigne les non-juifs qui ont pris des risques importants, mettant souvent leur vie en péril, pour secourir les juifs voués à l’assassinat massif par l’Allemagne national-socialiste. L’État hébreu a créé pour ces bienfaiteurs une distinction spéciale, accordée par une commission présidée par un juge de la Cour suprême. Ceux qui en sont honorés reçoivent une médaille à leur nom, accompagnée de cette maxime biblique : « Quiconque sauve une vie sauve l’univers tout entier. »

Définition de l’Encyclopédie Universalis

Le régime de Vichy et les Juifs de France

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Survie Juifs Europe
Source : The Encyclopedia of the Holocaust
Lettre pastorale du Cardinal Saliège
Lettre pastorale du Cardinal Saliège 23/08/1942

Comment et pourquoi 75 % des juifs en France ont échappé à la mort sous l’occupation nazie ?

Jacques Semelin a écrit plusieurs ouvrages sur la survie des juifs en France entre 1940 et 1944.
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Diplôme de Juste
Justes parmi les Nations

Liste des Justes du Loir-et-Cher 
Source : Yad Vashem – Institut international pour la mémoire de la Shoah

NomPrénomCommuneVoir
AllartBlancheBlois
AllartPierreBlois
BeignetAndréeMillançay
BeignetClaireMillançay
BeignetJeanneMillançay
BesnardLucienPezou
BlineauLéopoldMillançay
BotineauRogerSargé-sur-Braye
BretonCharlotteOrchaise
BretonLéonOrchaise
BuronJean-MarieAngé
CharraultBernardMontrichard
CharraultRaymondeMontrichard
ChaufournaisOdetteVillerable
ChaufournaisVincentVillerable
ChautardHenrietteSaint-Laurent-des-Eaux
ChillouxMarcelleVilleherviers
ChillouxRogerVilleherviers
DoréBerthePezou
FauveauMarieSargé-sur-Braye
FerrandCharlesLandes-le-Gaulois
GestreGenevièveMondoubleau
GestreRobertMondoubleau
GiraultSylvineChitenay
GrilletBlanche-RenéeChitenay
HoubronHenriLes Montils
HoubronAndréeLes Montils
JousselinMarieSambin
LeboutetLaurentSelles-sur-Cher
LucasMadeleineSargé-sur-Braye
MarsollierSuzanneMazangé
MauriceErnestChailles
MauriceYvonneChailles
MoyerRémyPezou
MoyerLouisePezou
OsselinBlancheMillançay
PavotAnne-MarieBlois
PiedalluRaymondeSaint-Jean-Froidmentel
RipéGisèleMazangé
RipéRobertMazangé
RogerRaymondeDroué
VaillantLouisPezou
VaillantFlorentinePezou

L’histoire d’Alain-André Bernstein

Héliette et Léon Bernstein, les parents d’Alain-André, sont très tôt conscients des périls qui les menacent : ils ne se feront pas recenser.
Léon Bernstein, né à Paris en 1893 de parents juifs immigrés d’Ukraine est un ancien combattant mutilé de la guerre 1914-1918. Après avoir été champion de boxe, il devient masseur-kinésithérapeute et dirige le service de l’hôpital Rothschild, rue Santerre, jusqu’au 18 juin 1940.
Il a un fils, Serge, né en 1920 d’un premier mariage.
Sa compagne, Héliette, née Kaploun à Paris en 1914, pensionnaire à l’orphelinat Rothschild après la mort de son père en 1919, en devient institutrice jusqu’en 1939. A partir de 1940 elle travaille à la Caisse autonome des anciens combattants repliée de Paris au château d’Herbault, à 16 km de Blois dans le Loir-et-Cher.
Léon Bernstein est resté à Paris et Héliette recherche une nourrice pour leur bébé à naître.
Mme Rayrolles, l’épicière d’Orchaise lui indique les parents d’Andrée Breton, une jeune fille de 15 ans qui l’aide à l’épicerie.
Alain-André Bernstein naît le 8 mars 1940 à Blois. Ses parents ne sont pas mariés, il portera donc le patronyme de sa mère à sa naissance.
Le 18 mars, Alain-André qui n’a que dix jours est confié à Charlotte* et Léon Breton* à Touchemoreau.
Au mois de mai 1940, après la défaite de la France, Héliette part avec Alain-André sur les chemins de l’exode et arrive à Tours, après l’armée allemande. En juin elle ramène Alain-André à Touchemoreau et repart travailler à Paris début août puis reprend son poste d’institutrice à l’orphelinat Rothschild.
Arrêté lors de la rafle du XIe arrondissement le 20 août 1941, Léon Bernstein sort de trois mois d’internement à Drancy dans un état pitoyable et se réfugie à Marseille. Héliette quant à elle échappe à la rafle dite du Vél’ d’Hiv’ (16 et 17 juillet 1942). C’est dans la lettre qu’elle adresse alors à Charlotte* et Léon Breton* qu’elle écrit ces mots : “Gardez mon fils près de vous” …
En 1944, alors qu’Alain-André grandit et s’épanouit au sein de la chaleureuse famille Breton*, ses parents, se sachant dénoncés, doivent fuir Marseille et viennent rejoindre leur fils chez Charlotte* et Léon Breton* qui les accueilleront chaleureusement.
En août 1946, Héliette et Léon Bernstein se marient à la mairie de Vincennes. Alain-André porte désormais le patronyme de son père.
Il retournera à Touchemoreau pour toutes les vacances scolaires jusqu’en 1954 et plus tard reviendra régulièrement auprès de ceux qui restent sa famille.

Source : ajpn (Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie dans les communes de France) >>

Bernstein Alain-André, Gardez mon fils près de vous. Correspondance pour un enfant caché. 1940-1944, 2008, éditions le manuscrit
Le site de l’éditeur >>

Des articles sur les Justes dans des numéros du Bulletin de la Mémoire de l’Association.