Biographie
Né le 21 novembre 1901 à Balaguères (Ariège), fils d’un cultivateur, Julien Edouard Nadeau (Nadau) adhéra en 1925 au Parti socialiste SFIO à Château-Thierry (Aisne) où il travaillait comme électricien. Il s’installe en février 1929 à Contres (Loir-et-Cher) comme chef de section à l’Électrification rurale. Militant actif et trésorier dès 1933 de l’importante section socialiste de Contres puis membre du comité fédéral, il fut en relation avec Lucien Breitman, Georges Richard, Lucien Gigaud, Kléber Loustau. Il était également secrétaire du syndicat du personnel de l’Électrification rurale et fut délégué au congrès départemental de la CGT le 4 avril 1937. Il gère l’approvisionnement en électricité de cinquante-deux communes.
Son épouse, Raymonde, âgée de 30 ans, tenait un salon de coiffure qui servait de couverture pour des activités clandestines, notamment comme boîte aux lettres pour le réseau de Résistance. Julien Nadau était également franc-maçon, tout comme plusieurs autres membres du réseau Adolphe. Julien Nadau vivait à Contres avec sa femme, ses deux filles et sa sœur Hortense, et fut présenté à Pierre Culioli par Robert Mauger, franc-maçon et socialiste. Culioli était franc-maçon et Nadeau socialiste, et Mauger connaissait bien les deux hommes.
À partir de fin 1942, il s’engagea dans le réseau Propser-Adolphe, antenne du réseau Buckmaster du S.O.E. britanique section F. Ayant une parfaite connaissance des communes situées de chaque côté du Cher, d’Ouchamps à Châteauvieux (Loir-et-Cher), il avait, grâce à sa profession, un laisser-passer lui permettant de franchir la ligne de démarcation jour et nuit, ce qui facilita le passage de réfractaires, de juifs et de personnalités, qui prirent l’avion pour Londres. Il est membre de l’organisation Libération-Nord, et chef départemental du bureau des opérations aériennes (B.O.A.). À partir de juillet 1943, Il organise les parachutages d’armes et de matériel, désigne les terrains de réception et coordonne la distribution des ressources. Le 13 août 1943, Il échappe à la rafle à Contres. Son réseau, fragile et faiblement structuré, a conduit sur dénonciation, à son arrestation après un parachutage à Châteauvieux. Il fut arrêté le 2 mai 1944 avec six autres résistants à Châteauvieux. Emprisonné et torturé à Orléans, puis à Compiègne, il est déporté le 4 juin 1944 à Neuengamme (Allemagne) – Matricule N° 35024 au camp central, affecté en Kommando de travail à Watenstedt-Salzgitter pour les aciéries Stahlwerke Braunschweig à la fabrication de munitions ou il décède le 7 mars 1945.
Alors qu’on ignorait sa mort, il fut nommé à l’unanimité membre du comité départemental de Libération en août 1945 et fut élu conseiller municipal de Contres en mai 1945.
Une rue porte le nom de Julien Nadau à Contres (Loir-et-Cher).
Décoré à titre posthume : de la Médaille de la Résistance (décret du 15/06/1946), de la Croix de guerre et de la Légion d’honneur et nommé au grade de Capitaine. (5) (JO du 16 février 1949).
Bibliographie
SOURCES :
–https://maitron.fr/nadau-julien-edouard/, notice NADAU Julien, Édouard par Thérèse Burel, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 30 novembre 2010.
-La Nouvelle république du Centre-Ouest. — Le Populaire de Loir-et-Cher. — Renseignements communiqués par Madame Julien Nadau. — État civil.
-MémorialGenWeb. Résistant, dit CARPENTIER Raymond – Cité dans le “Livre Mémorial des Déportés de France” de la F.M.D. Tome 2 p 852
Source : J.O.R.F. n° 098 du 26/04/1995 p 6484
Référence n° : D-33198
-Informations militaires et Résistance-Conflit : 1939-1945- Grade, unité [Résistance] – Résistance Membres de la Résistance Complément : S.O.E. – Section F – Réseau Buckmaster – Réseau Adolphe
Autres informations militaires : Médaille de la Résistance – Homologué aux FFC –
Agent de renseignements et action des services secrets britanniques – Alias/dit CARPENTIER Raymond – Héros de la Résistance.
Source gallica.BnF.fr
-Guerre dans les ténèbres, Patrick Marnham, Pages : 99, 110, 116, 164, 391, 403, 420, 453.
-La Résistance en Loir-et-Cher, Lucien Jardel et Raymond Casas, Pages : 50, 51, 69, 88, 94, 141, 156, 158, 291, 294, 378.
-La Sologne au temps de l’héroïsme et de la trahison, Paul Guillaume (abbé), Pages : 37, 38, 40, 42, 43, 44, 45, 46, 94, 104, 116, 120, 246.