Biographie
Jean André Langevin, Né le 9 décembre 1901à Paris (10éme) est abandonné à sa naissance par sa mère Marguerite Langevin. Il est confié par l’assistance publique à une nourrice, Madame Louet habitante de Sassay, commune de Contres (Loir-et-Cher). Le jeune garçon fréquente l’école publique, et obtient son certificat d’études. Ouvrier agricole dès l’âge de 12 ans, il acquiert ensuite le métier de menuisier.
En 1925, Jean épouse une habitante de Chémery (Loir-et-Cher), Romaine Desmars. De leur union, naîtront deux enfants, André « Dédé » en 1924 et Gisèle « Gi » en 1927.
En 1926, les jeunes mariés migrent en région parisienne, ou Jean intègre les services techniques de la commune de Clamart (Hauts-de-Seine) comme menuisier, et Romaine travail comme blanchisseuse au quartier de Grenelle (Paris-15éme).
Le couple adhère au Parti Communiste Français (PCF) ainsi qu’à la Confédération Générale du Travail (CGT). Ils participent activement aux actions de propagande.
Mobilisé en 1939 au 52éme régiment régional de Blois, Jean est démobilisé à Oradour-sur-Vayres (Haute-Vienne).
De retour à Clamart, à partir de mars 1941, sous le pseudonyme de « Victor », Jean participe à de nombreuses actions de résistance comme chef de groupe.
Il héberge à son domicile, 6-rue Brignole Galliera à Clamart, son camarade Marcel Marteau, responsable des jeunes communistes du Loir-et-Cher qui est activement recherché par la police française.
Se sentant traqué, Jean quitte la région parisienne pour rejoindre le Loir-et-Cher et s’organise à Chémery avec les frères Paumier (Robert, Bernard et Clotaire). Jean est chargé des liaisons entre le Centre et Paris. C’est lors d’un de ces voyages, qu’il sera arrêté par la police française en gare d’Orsay le 19 juin 1942, portant sur lui des documents compromettants.
Interné à Clairvaux, puis à Melun en septembre 1943 et enfin à Châlons-sur-Marne en décembre 1943, il est livré aux allemands le 25 avril 1944, date où il écrit pour la dernière fois à son épouse, l’informant d’un départ vers une destination inconnue.
Son arrivée au camp de Buchenwald est datée du 14 mai 1944 sous le matricule 51247.
Un de ses camarade de camp, Paul Lequin, témoignera le 20 Août 1948 des derniers jours de la vie de Jean Langevin.
Le 05 avril 1945, l’ordre est donné d’évacuer le camp de Buchenwald par train jusqu’à Münden (Hesse). Les raids aériens américains empêchant tout déplacement plus au nord par voie ferrée, les SS allemands forcent les déportés à une marche forcée dans un environnement forestier proche de Gardelegen, propice à bon nombre de tentatives d’évasions.
Le 11 avril 1945, Pierre Lequin tente sa chance avec succès. Dans son attestation sur l’honneur, Pierre Lequin émet l’hypothèse que Langevin a peut-être été tué en tentant comme lui une évasion, ou vraisemblablement le 13 avril lors des incendies de Gardelegen où plus de 1000 déportés de toutes nationalités furent massacrés juste avant l’arrivée des alliés.
Gardelegen, situé en Saxe-Anhalt est à mi-chemin entre Hanovre et Berlin, distant de plus de 600kms de Buchenwald.
A la libération du pays, le ministre Marcel Paul interviendra auprès de la commune de Clamart, pour que Romaine, épouse de Jean, puisse percevoir l’intégralité des salaires de celui-ci, du jour de son arrestation à la date présumé de son décès le 14 mai 1945.
La solidarité communiste permis à Romaine d’occuper le poste de cantinière scolaire dans la commune de Châtillon-sur-Seine ou elle distribua le journal de l’humanité dimanche toute sa vie professionnelle.
Bibliographie
-Archives familiales Moisy-Langevin.
-Archives Arolsen
-Témoignage Paul Lequin.
-Témoignage Raymond Casas.
-Le massacre de Gardelegen. Jean-luc Cartron – librairie des savoirs- librairie.ch@harmattan.fr
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