Biographie

Née le 1er mars 1897 à La Péruse, en Charente, Yvonne Chollet est la fille de Marius Gay, instituteur profondément laïc, et de Léonie Léonard, présidente fondatrice de la section du 10e arrondissement de la Ligue des Droits de l’Homme à Paris.
Elle se fiance avec Sosthène Chollet en juin 1915 à Blois. La guerre va bouleverser leurs projets.
Appelé sous les drapeaux en 1917, son nouveau fiancé effectue sa formation de base à Alençon puis à Romilly. Le sergent-chef Chollet est ensuite envoyé en mer Noire, puis il est affecté à un régiment d’infanterie chargé de missions d’occupation au Liban. Bien que l’Armistice soit déclaré le 11 novembre 1918, il continue à servir au Liban jusqu’à ce que son unité soit démobilisée en 1920.
Yvonne Gay épouse alors l’ancien sergent-chef, devenant Yvonne Chollet le 5 août 1920. À la même époque, elle apprend qu’elle a obtenu un poste d’enseignante au lycée français de jeunes filles de Beyrouth, au Liban. En novembre 1920, elle s’installe à Beyrouth, où son mari réussit également à obtenir un poste d’enseignant au lycée français de garçons de Beyrouth.
En 1924, les Chollet rentrent en France après avoir accepté des postes d’enseignants dans des écoles de Vendôme. Yvonne Chollet aurait utilisé sa “voix superbe” pour inspirer l’amour de la musique à ses élèves tout au long de sa carrière d’enseignante.
Le 28 septembre 1925 né Jean, leur seul enfant. Jusqu’à sa mort, le 8 janvier 2015, il sera très actif dans l”association des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation du Loir-et-Cher (AFMD 41). 
Dans le début des années 1930 elle s’engage politiquement notamment dans le Mouvement Amsterdam-Pleyel, mouvement pacifiste de lutte contre la guerre et le fascisme, créé en 1933.
Son engagement fans la Résistance (Mouvement Combat) est ignoré de sa famille malgré ses sorties nocturnes.
Elle renseignait Londres sur les trains chargés de matériel par les Allemands et ses renseignements étaient la source de raids très efficace de la R.A.F.
Elle est arrêtée dans sa classe le 6 mai 1943 par la Gestapo d’Orléans.
C’est la prison de Blois, celle d’Orléans, puis le Fort de Romainville, et enfin la prison de Compiègne avant le départ vers le camp de Ravensbrück.
Le dernier contact entre Yvonne et les siens, c’est un morceau de papier jeté par Yvonne depuis le train qui l’emmène de Compiègne vers l’Allemagne. Sur ce fragment de feuille déchirée, la résistante déportée a écrit quelques mots, dans l’urgence : Prévenir Mr Chollet, instituteur à Vendôme. Sa femme part Allemagne direction Charleville.
Le 23 février 1945,  Yvonne Chollet, matricule 27095, meurt au camp de Ravensbrück. Deux mois et 6 jours avant la libération du camp par les troupes soviétiques.