Biographie
Cécile Pearl Witherington est née le 24 juin 1914 à Paris de parents britanniques.
Ses pseudonymes les plus connus : Marie, Pauline.
Elle a eu une enfance malheureuse, avec peu d’études, et a été obligée de travailler lorsque son père, qui possédait une usine, a commencé à avoir des problèmes d’alcool. Il est décédé en 1930.
En 1940, lorsque les Allemands envahissent la France, Pearl Witherington travaille comme dactylo à l’ambassade britannique. Craignant l’arrestation des sujets britanniques résidant en France, elle entreprend son premier acte de résistance en faisant passer clandestinement sa mère et ses trois sœurs en zone non occupée, puis en Angleterre.
Mais à peine a-t-elle quitté la France et travaillé pour la Women’s Auxiliary Air Force qu’elle est frustrée par son travail de dactylo. “J’étais furieuse de ce qui se passait en France“, dira-t-elle plus tard. “Elle se rend au Special Operations Executive et exige un emploi, harcelant les chefs jusqu’à ce qu’ils acceptent de la former comme courrier pour la Résistance. Elle s’entraîne pendant sept semaines au combat, au sabotage et au code morse, et effectue trois sauts en parachute d’entraînement. Les appréciations de sas formateurs sont élogieuses.
Elle est parachutée en France le 23 septembre 1943.
Dans son dossier militaire, en date du 14 avril 1945, on peut lire :
Femme remarquable par son intelligence, son courage physique et morale et par son dévouement total. Elle a pris le commandement d’un réseau difficile dans une région très encombrée d’Allemands, à un moment critique. Elle s’est avérée pleine d’astuces et de puissance de commandement. Ses troupes la vénéraient. Elle se donnait une peine infinie pour leur procurer les armes nécessaires et elle ne refusait aucune démarche dangereuse pour (faire) avancer la cause alliée. Très respectée partout, elle a épousé Henri Cornioley, qu’elle avait connu (avant-guerre) et qui a travaillé avec elle dans le maquis.
Lors de l’engagement du 11 juin (1944) elle a montré un cran et une endurance exemplaires pour n’importe quel officier. Nous sommes extrêmement fiers d’elle.
Après guerre elle a travaillé comme secrétaire de la Banque mondiale à Paris. Elle a dû lutter pour la reconnaissance de ses efforts dans la Résistance : on lui avait d’abord proposé un MBE civil, mais elle l’a refusé en disant “ce que j’ai fait n’a rien de civil”. Sa franchise lui a valu un MBE militaire, mais elle n’était pas éligible pour la Croix militaire en raison de son sexe et elle n’était pas qualifiée pour l’insigne des parachutistes parce que, en raison de sa brève formation, elle n’avait effectué que quatre sauts au total, et non les cinq requis. “Nous aurions dû le faire il y a longtemps“, aurait dit la Reine, et deux ans plus tard, le régiment des parachutistes lui a finalement accordé ses Wings. “J’étais ravie, dit-elle, car j’étais quelque peu vexée que personne n’ait pensé à me les donner il y a tant d’années. Mais je ne me considère pas comme une héroïne. Pas du tout. Je suis juste une personne ordinaire qui a fait son travail pendant la guerre”. Pearl Cornioley est décédée à l’hôpital de Blois le 24 février 2008 à l’âge de 93 ans.
Ses cendres ont été déposées, ainsi qu’elle l’avait demandé, auprès de la stèle commémorant le combat des Souches à La Chapelle-Montmartin, là où se trouvaient déjà celles d’Henri, son mari, décédé en 1998.
Sa nécrologie
Bibliographie
Cornioley Pearle et Larroque Hervé, Pauline, parachutée en 1943, la vie d’une agent du SOE, 2008, Editions Par exemple. Présentation du livre >>
Seymour-Jones Carole, She Landed By Moonlight: The Story of Secret Agent Pearl Witherington: the Real “Charlotte Gray”, 2013, Hodder & Stoughton
Witherington Cornioley Pearl, Code name Pauline, 2023, Chicago Review Press
Sa vie a inspiré Sebastian Faulks pour son roman Charlotte Gray (1999) adapté au cinéma en 2001 par Gilian Armstrong