Biographie
Né et mort à Contres (Loir-et-Cher) : 27 avril 1891 – 9 janvier 1958 ; horloger-bijoutier; militant socialiste et résistant ; maire de Contres (1925-1941, 1944-1945), conseiller général de Contres (1924-1928 ; 1934-1940 ; 1945-1951), député du Loir-et-Cher (1932-1942 ; 1945-1946) ; président du comité départemental de Libération.
Robert Mauger appartenait à une famille républicaine. Son père Pierre-Henri Mauger, dit Mauger-Violeau, fut l’élu du Cartel des gauches aux élections législatives de 1924. Lorsque Robert Mauger, combattant, fut démobilisé après la guerre de 1914, son père lui céda son commerce d’horloger-bijoutier et se consacra à la viticulture. Entré jeune au Parti socialiste, Mauger, après la mort de son père, survenue le 6 novembre 1924, se présenta aux élections cantonales complémentaires du 21 décembre 1924 pour le canton de Contres et fut élu conseiller général. Battu le 14 octobre 1928 dans le même canton, il fut réélu en 1934.
Robert Mauger remplaça également son père à la mairie de Contres. Conseiller municipal à partir du 7 décembre 1924, élu maire le 11 suivant, il conduisit aux élections municipales de 1925, la liste du Cartel des gauches qui eut, dès le premier tour, 19 élus sur 21 candidats. Il devint maire et le resta jusqu’en février 1941 date à laquelle il fut suspendu. Conduisit aux élections municipales de 1925, la liste du Cartel des gauches qui eut, dès le premier tour, 19 élus sur 21 candidats. Il devint maire et le resta jusqu’en février 1941 date à laquelle il fut suspendu.
C’est en 1928 qu’il se présenta aux élections législatives pour la première fois, avec l’investiture socialiste, dans la 2e circonscription de Blois : il fut battu au second tour par le Dr Legros avec 7 927 voix, alors qu’il en obtenait 7 753 (inscrits : 17 059 ; exprimés : 15 291). En 1932, désigné comme candidat d’union des gauches de la 2e circonscription de Blois par les républicains de gauche, les radicaux et les socialistes, il fut élu avec 7 711 voix contre 7 480 au Dr Legros (inscrits : 16 759 ; votants : 15 354). Il fut réélu dès le premier tour, en avril 1936, avec 7 312 voix (inscrits : 16 754 ; exprimés : 14 440).
Robert Mauger s’intéressa particulièrement au problème de l’emploi dans le département (session du conseil général de novembre 1934) et dans sa commune. Il y avait institué une régie municipale pour l’extraction des pierres qui put employer des chômeurs. Il demanda que de semblables mesures soient étudiées au plan départemental. En décembre 1936 et mai 1937, il intervint au conseil général avec Besnard-Ferron, pour que les allocations familiales agricoles soient étendues des ouvriers agricoles aux petits fermiers et exploitants. Le vœu fut adopté.
Signalé par les instances nationales du parti à la Fédération de Loir-et-Cher pour ne pas avoir voté à la Chambre comme son groupe parlementaire, il fut rappelé à l’ordre en 1934 ; il semble également que, libre penseur et franc-maçon (affilié à la Loge “Denis Papin” de la Grande Loge de France), il vota, dès le premier tour des élections sénatoriales, pour Chautemps, et non pour le Dr Olivier, candidat SFIO et qu’il entraîna avec lui trois ou quatre socialistes. En 1935, les instituteurs lui reprochèrent, à lui et à Besnard-Ferron, d’avoir voté les diminutions de traitement de ceux qui avaient tant contribué à les faire élire.
À la Chambre des députés, il appartint à la commission de l’agriculture dont il devint secrétaire et à la commission interministérielle de la viticulture en 1932-1933-1934. Il défendit aussi la viticulture du Centre-Ouest. Il déposa un rapport sur la répression des fraudes dans le commerce des produits utilisés pour la destruction des ravageurs des cultures. Pendant son second mandat (1936-1940), il fut aussi membre de la commission des boissons et auteur d’une proposition de résolution tendant à apporter des modifications à la loi du 24 décembre 1934 sur l’assainissement du marché des vins en ce qui concerne les cépages prohibés. Il avait été réélu par 7312 voix, contre 4557 à Bruyneel, futur ministre de la IVe République.
Il ne vota pas le 10 juillet 1940 la délégation de pouvoirs au maréchal Pétain. Le 4 septembre 1941, il fut condamné par défaut pour “propos antifrançais et outrages à une commissaire de police” à 6 mois de prison par le tribunal de Cusset la cour d’Appel de Riom, après une altercation avec des militaires et des commissaires, à Vichy en juillet 1940. Il n’avait pas pu franchir la ligne de démarcation et l’affaire semble avoir été une provocation. Peu après, il fut révoqué de son mandat de Maire.
Pendant l’occupation allemande, ses amis politiques de Contres, Théo Bertin et Julien Nadau, l’associèrent au réseau « Buckmaster », le plus important de la région, dont il devait être le directeur politique, mais le réseau fut très rapidement démantelé dans la région, en juin-septembre 1943. Robert Mauger eut, par ailleurs, des contacts à Paris avec des hommes qui entreprenaient de reconstituer le Parti socialiste.
Il fut membre du Comité central de la Zone-Nord du Comité d’action socialiste puis du Comité exécutif du Parti socialiste clandestin (son nom à été oublié dans le rapport du 39° Congrès national) Obligé de s’enfuir en 1943, il entra, plus tard, à Libération-Nord dont il fut l’un des organisateurs et dirigeants, se rendant dans plusieurs départements et prit part à des parachutages. Il participa à la constitution du comité de Libération clandestin : il fut président du CDL officiellement constitué du 17 août 1944 et le demeura jusqu’en 1948.
Mauger fut délégué à l’Assemblée consultative provisoire en 1944-1945 au titre de la Résistance parlementaire. Désigné comme maire provisoire de Contres en 1944, réélu en 1945, il reprit aussi le siège de conseiller général du canton en 1945-1951. Mais dès 1949, le préfet notait : ” Écouté au conseil général malgré la fragilité de sa santé. A été plus influent cependant dans le passé “.
Désigné par le Parti socialiste comme candidat à la première Assemblée constituante, Paul-Boncour étant écarté, il fut élu le 21 octobre 1945. Son élection avait été plus difficile, il n’obtint, dans les limites de son ancienne circonscription que 7698 suffrages, contre 9167 à Bruyneel, une partie de ses suffrages semblent avoir été à son adversaire communiste, soutenu en sous-main par le secrétaire fédéral « unitaire » Breitman. Frappé d’une congestion cérébrale en décembre 1945, il ne se représenta pas en juin 1946. Il échoua aux législatives de novembre 1946, où il était placé en troisième position sur la liste SFIO.
Son fils unique fut candidat aux cantonales à Contres en 1958, Il obtient 2.706 voix, contre 2.732 à son concurrent sortant, le modéré Pillard). Il est probablement le militant membre de la commission chargée d’étudier les problèmes de politique économique et sociale au conseil national des 3/4 mai 1958.
Chevalier de la Légion d’honneur il était titulaire de la médaille de la résistance avec rosette
Source : https://maitron.fr/spip.php?article121149, notice MAUGER Robert, Georges, Henri par Thérèse Burel, Gilles Morin, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 29 avril 2013.
Les élections du 21 octobre 1945
Bibliographie
Sagnes Jean. Le refus républicain : les quatre-vingts parlementaires qui dirent « non » à Vichy le 10 juillet 1940. In: Revue d’histoire moderne et contemporaine, tome 38 N°4, Octobre-décembre 1991. pp. 555-589
Durand Yves et Vivier Robert, Libération des pays de Loire, Blésois, Orléanais, Touraine, Paris, 1974.