Biographies
Accueil » 1939-1945 » Biographies » DELABRE FERDINAND

Ferdinand DELABRE

DELABRE-FERDINAND

Biographie

Biographie de Ferdinand, Marius, Auguste Delabre dit Capitaine « Auguste ».

Ferdinand, Marius, Auguste Delabre est né le 24 avril 1901 à Lyon.

Comme tous les sept enfants de la famille, le certificat d’études en poche, Ferdinand devint apprenti métallier spécialisé en charpente, tout en continuant de suivre les cours du soir.

À 23 ans, il s’installa à Saint-Etienne ou il rencontra sa future épouse employée à la manufacture d’Armes et de Cycles de la ville. Jeanne Courbon, devint Madame Delabre le 22 mai 1926. De cette union, naquirent : Renée-Bathilde en juillet 1927, Maryse-Alexandrine en avril 1931, Antoine-Alexandre en octobre 1932, Monique, Mauricette en février 1937, et Mireille-Janine en août 1939.

Sa dextérité et son agilité dans son métier de charpentier métallique, lui valurent d’aller construire l’ossature de l’aéroport militaire de Bourges. Ferdinand ne craignait pas de marcher sur des poutres de dix centimètres de large, à trente mètres de hauteur.

En 1932, il s’installa dans la Nièvre à Fourchambault ou il exercera son métier à l’usine Saint-Sauveur-Arras. Remarqué par les Forges Nationales de la Chaussade de Guérigny, Ferdinand, Marius, Auguste s’installa naturellement en 1938 dans cette petite ville.

Mobilisé en 1939, sans affectation au titre de deuxième réserve, il est rentré dans ses foyers le 11 juin 1940.

Au début de l’occupation, Ferdinand Delabre fût désigné comme gardien de prisonniers de guerre [un commando de Nord-Africains}, que les Allemands employaient à des travaux forestiers. Rapidement, il entra en relation avec Victor, le responsable départemental, puis, Roger Melnick, Marquereau et Bonamy.

Le 20 septembre 1942, il participa à la manifestation organisée pour la commémoration de la bataille de Valmy ; à la suite de laquelle le responsable départemental Chiquois fût arrêté.

Après les départs sur le Cher de ses camarades Bonamy et Melnick, il continua ses activités avec Marquereau : distributions massives de tracts, destruction de panneaux indicateurs, de lignes téléphoniques, et différents sabotages. Il assurait la liaison avec Pierre Corbier.

Présent lors des premiéres destructions de lignes S.N.C.F., iI fit équipe avec Garnier pour l’attentat contre la ligne de Chagny/Saint-Eloi dans la nuit du 22 au 23 février 1943 et en opéra d’autres sur les lignes de Paris et de Clamecy.

Demeuré encore légal, il n’entrât pas au maquis des Fontaines-de-Bois et de ce fait passa au travers de l’attaque de la Milice qui détruisit ce maquis.

Une gigantesque rafle policière suivit la disparition du premier maquis de la Nièvre et dans les environs de Guérigny, la S.R.M.A.N. (*) s’acharna, mais en vain à capturer le groupe Garnier de Beaumont. Recherché lors de cette même rafle, il devint définitivement clandestin. Pendant un certain temps il dut fuir momentanément son domicile, se cachant dans une cabane de jardin ou il était ravitaillé clandestinement pendant la nuit par ses enfants et son épouse.

Le 21 Juin 1943, lors d’une perquisition à son domicile, Il réussit à s’échapper en passant par une fenêtre et en sautant par-dessus le mur des Forges des Aciéries de Rombas sous les yeux des gendarmes. Le gendarme B… tira sur lui au cours de la fuite et le blessa à la cuisse. Ferdinand trouva un premier refuge “aux chambres neuves” puis fût hébergé et soigné chez Mme Dancho (Gabrielle) à la Quellerie.

 « Grillé » dans le département de la Nièvre, en mai juin 1943, Ferdinand rejoignit le capitaine F.T.P. Roger Melnick et le commandant Roland Champenier dans le Cher pour continuer ses actions de résistance dans le maquis du Cher.

Le 2 janvier 1944, il quitta le Cher pour le Loir-et-Cher avec de nouvelles responsabilités comme capitaine F.T.P, il est membre de l’état-major F.T.P. du Loir-et-Cher, 3éme bureau.

Il excella dans la récupération des parachutages destinés aux groupes “Croix de Feu”. Il échappa à de nombreuses embuscades, à pied, à vélo ou à moto. Il joua, avec Robert Godineau, un rôle de premier plan, dans la libération de la région Centre. Il organisa de nombreux groupes entre Nord-Indre et Indre-et-Loire, en participant aux parachutages d’armes, à l’armement des groupes, et aux combats de la libération de Blois et de Chambord. Spécialiste des déraillements par clés spéciales sans explosifs, il enseigna la méthode à divers groupes notamment celui de Saint-Aignan dans la nuit du 7 au 8 avril 1944 sous le pont de la route reliant Noyers sur Cher à Chémery.

En Septembre 1944, le capitaine « Auguste » se retira en silence du marché aux galons et s’effaça sans un murmure. Mémoires R.Casas_P156

Après la guerre, avec Lucien Lamarine, Ferdinand Delabre consacrera plusieurs années à défendre devant les tribunaux des F.T.P. du Loir & Cher et de la Nièvre qui étaient inculpés et emprisonnés.

À Bengy-sur-Craon dans le Cher, le 16 avril 1948, en revenant en cyclomoteur du tribunal de Bourges, où il avait été appelé à témoigner dans le jugement des auteurs d’assassinats de collaborateurs, il subit un mystérieux accident qui lui fut mortel. Mémoires R.Casas_P478

(*) : S.R.M.A.N : Service de Répression des Menées Anti-Nationales 

Bibliographie

-Ferdinand Delabre, Alias « Capitaine Auguste » dans la Résistance., de Maurice Némes.

-La Résistance en Loir-et-Cher, Lucien Jardel et Raymond Casas. (pages : 63, 64, 143, 212, 229, 277, 321)

-Mémoires à nos petits-enfants, Tome 1, Raymond Casas. (pages : 154, 156,180, 185, 206, 232, 248, 253, 259, 293, 306 , 337, 478, 558)

Documents

Document publié pour le 75éme anniversaire de la libération.
Lettre de Robert Godineau à Mme Delabre.
Récit anecdotique de Raymond Casas.
Dédicace Famille Delabre sur le livre d'or du musée.