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Daniel Chereau

Biographie

Daniel CHEREAU est né le 31 juillet 1921 à Pontlevoy. Orphelin de père il est élevé par sa mère institutrice à l’école de fille de Sambin en Loir et Cher. Dès sa jeunesse il est une véritable force de la nature. Il mesure 1,97 mètres ce qui peut expliquer son engagement précoce dans la résistance et l’abnégation dont il fit preuve dans les combats des maquisards et de la Libération. Il obtient le brevet supérieur après des études à l’école Paul Louis Courier de Tours.Il est nommé instituteur à Chémery. Il décline une convocation au STO et gagne Valençay et le maquis de Souesmes dans le Cher. Après le débarquement, le 17 juin 1944 il engage un combat frontal contre une unité allemande en repli pour fixer l’ennemi et ainsi l’empêcher d’entraver la progression alliée. Neufs tués, quatre prisonniers. Huit personnes sont arrêtées, cinq succombent en déportation. Du côté allemand on dénombre soixante tués et cent vingt blessés. Daniel CHEREAU a retenu de cette expérience la nécessité de former des groupes légers capables de se déplacer facilement. Il est nommé second du maquis de Saint Lhomer. Il forme les maquisards et devient leur instructeur. Le maquis développe alors une activité de guérilla offensive. Daniel CHEREAU est de tous les coups durs et se révèle un combattant valeureux. Après le départ des allemands il rejoint la caserne Maurice de Saxe à Blois et est incorporé dans une unité rattachée à l’armée de l’Air, le Corps Francs Valin de la Vaissière (CFAVV). Il poursuit son engagement militaire FFI lors de la libération de la Bretagne où il est décoré de la Croix de guerre sur la base aéronavale de Lann Bihoué. A la fin de la guerre Daniel CHEREAU est promu lieutenant à 24 ans et devient vice-président de L’ANACR (Association Nationale des Ancien Combattants et Résistants.)

A l’occasion de son congrès national en 1988 à Blois il publie un article. IL écrit : « Vint 1944, année ou tout bascula, ou l’empire allemand commença à se craquer de toutes parts. Les freins trop longtemps serrés et rongés se relâchèrent. Constamment traqués, abusées, bafoués, meurtris dans leur chair et leur âme, les réfractaires, pour la plupart devinrent des soldats des bataillons de l’espérance dans les bois de Souesmes, de Saint Viâtre, de Saint Lhomer, de Seillac et d’ailleurs, entre le Loir et le Cher, impatients de redevenir des hommes libres ».

A Lorient il devient un soldat et livre bataille contre la Wehrmacht couteuse en hommes. Les allemands ont installé des mines, Daniel CHEREAU fait parti des démineurs. Il reçoit une citation : 

« Officier pionnier a fait preuve de hautes qualités morales et d’un cran magnifique au cours du déminage de la presqu’île de Quiberon faisant enlever plus de 12 000 mines. A plusieurs reprises, a échappé de justesse à la mort, en particulier le 6 et 13 juin ou plusieurs démineurs ont été tués ou blessés à ses côtés. Bien que commotionné lui-même, par les explosions, a repris immédiatement en main ses équipes et poursuivis les travaux. »

Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre 39-45 avec étoile de bronze.

Le 27 janvier 1945 accompagné de quelques soldats il essuie le feu des allemands. Il y aura plusieurs blessés. Réfugiés dans une maison le toit est soufflé par un obus juste après leur départ. Daniel CHEREAU échappe une nouvelle fois à la mort.

Après la guerre il reste dans l’armée. Il participe à la défense d’Haïphong. Puis il est d’active à Bône en Algérie (devenu Annaba). Il passe plusieurs années au Maroc et participe à la formation de l’armée marocaine puis à celle du Sénégal. Il est alors attaché à la base aérienne de Ouakam près de Dakar.

Il sera nommé commandant de la base aérienne du Bourget. Il est présent sur la base le 3 juin 1973 lorsque le Tupolev TU 144 se crash sur Goussainville lors du 30ème salon du Bourget. C’est lui qui initie le plan de secours ORSEC.

Il prend sa retraite de colonel à Blois. Il est titulaire de la Légion d’Honneur et Commandeur dans l’Ordre National du Mérite. Il devient membre actif des anciens combattants du Loir et Cher et participe activement à la création et la mise en place du musée de la Résistance de Blois dont il devient le premier Président.

Il est enterré le 13 avril 2001 au cimetière de Pontlevoy à coté de sa mère, de son oncle et de sa tante. La vie de Daniel CHEREAU fut mouvementée. Sa grande modestie l’incitait à ne jamais parler de lui.

Bibliographie