Réalisation : Yves Boisset
Documentaire
Durée : 52 mn
Année de production : 2009
Synopsis
Plusieurs fois président du Conseil ou ministre sous la Troisième République, Pierre Laval (incarné dans le film par Christophe Malavoy) est resté dans la mémoire collective pour son rôle au sein du gouvernement de Vichy. Véritable numéro deux, après Philippe Pétain, il a eu un rôle capital dans la politique de collaboration avec les Allemands menée par l’Etat français de 1940 à 1945. Cependant, le parcours de cet ancien membre de la SFIO, pacifiste acharné et avocat défenseur de syndicalistes mais fervent anticommuniste, n’est pas aussi simple qu’on pourrait le penser. Il s’achèvera le 15 octobre 1945, dans la cour de la prison de Fresnes, face à un peloton d’exécution.
Critiques
Tout y est, dans cette rétrospective du parcours de Pierre Laval : le Laval avocat socialiste d’avant guerre, le Laval pacifiste de 14-18 jusqu’au Laval des années noires. Un itinéraire édifiant montrant ce que l’entre-deux-guerres a pu concocter en matière de conversions idéologiques, de convoitises politiques et de renoncements moraux. Au-delà des idées, il y a bien sûr le personnage : ambitieux, roué, toujours dans l’ombre d’Aristide Briand puis dans celle de Pétain, attendant son heure, animé par la rage de gouverner. Appelé, écarté, il revient par la fenêtre, s’entourant de réseaux et nouant des contacts avec les Allemands. Sa fameuse phrase prononcée le 22 juin 1942 : « Je souhaite la victoire de l’Allemagne » restera comme la preuve irréfutable de son choix politique. Ses mesures visant à faire revenir les prisonniers de guerre français ne pouvant en aucun cas être justifiées par celles mettant en œuvre la déportation des Juifs et l’intensification de la lutte contre la Résistance avec la création de la Milice.
Mais pourquoi, encadrant ce film d’archives, avoir fait interpréter Laval par Christophe Malavoy, acteur dont on connaît le talent, mais dont le physique ne correspond en rien à celui de Laval ? Certes, le déroulement du procès de Laval ne fut pas des plus exemplaires du point de vue du fonctionnement de la justice. Mais les scènes de fiction, suscitant une forme de pitié, n’ont de justification que si elles rappellent toutes les cruautés couvertes et appliquées par cette figure de la collaboration. Un film, en tout cas, courageux et dont les archives constituent un rappel utile de cette période. (Télérama 27/10/2009)
Comment voir ce film ?
Il existe en DVD